L’US Quillanaise

Quillan les années 1940-1950

1940 à 1950

Le Stade Quillanais

avait assuré la survie du rugby de haut niveau à Quillan. L’U.S.Q. requalifiée, l’histoire du rugby allait continuer en Haute-Vallée.

Trois figures dominent cette période difficile : Eugène Ribère, Jean Belon et Joseph Audirac.

Eugène Ribère, capitaine de l’équipe de France, 32 matchs joués, était resté fidèle à Quillan.

Jean Belon fut en 1930 le porte-parole des sportifs de la HauteVallée au moment de la création du Stade Quillanais. Il savait, dans les vestiaires, dire aux joueurs les mots nécessaires pour arracher une Victoire.
Joseph Audirac, après avoir débuté au rugby au collège de Castelnaudary (1901) porta trois saisons les couleurs de l’A.S. Carcassonne, commanda l’U.S. Quillan en 1913. Il assura le secrétariat général au Stade et devint membre du Comité du Languedoc et délégué au Conseil de la F.F.R. Instituteur à Quillan.

Pour des raisons diverses, l’U.S. Quillan ne poursuivra pas au haut niveau, toutes les vedettes ayant quitté le club.

Les équipes vont être formées de jeunes copains de la HauteVallée. Nos documents ont permis de retrouver la trace d’un match Quillan/Lavelanet le 26/02/1939 remporté par Quillan 6 à 3. Sur la photo (on pourra s’amuser à reconnaître quelques équipiers). La photo est prise devant les vestiaires (construction en bois) situés en haut, à droite du terrain, côté tennis.

En février de la même année, Quillan rencontre Chalabre et gagne par 4 à 3. L’équipe de ce match était formée de (debout) Cargol, Vital, Soulé, Burgat, Bernadou, Salvat, Nogue, René Pons (à genoux) Paul Jean, Marcérou, Carbonneau, J. Salvat, Pech, Durand et Lucien Maury.

 Debout , à gauche – Erminy-Canal-Rivié-X-X-Bonnet-X-X-Escalin-X-X / Accroupis à gauche-R.Baraybar-Cazals-X-Cutzac-X-X-Cargol-Vital-Durand-Sanchez(chapeau)-Pons

Y aurait-il eu une entente entre Quillan et Limoux à cette époque? Cette photo semble l’affirmer, mais pas d’autres traces.

Bonnet et Rivié

Les mêmes photos mais l’une est inversée

Une période difficile (1941 – 1949)

 L’armistice a été signée, mais la guerre continue. La partie Sud est encore en zone dite libre. De nombreux jeunes cependant sont prisonniers ; les restrictions se font sentir

1942-1944

l’U.S.Q. dispute le Championnat du Languedoc des séries régionales. Malgré les difficultés, les 3ème mi-temps sont animées à l’arrière salle du café Signoles; Félix Erminy à l’accordéon accompagne Canadeil dans son répertoire toujours répété et toujours applaudi. « Ne sortez pas le soir sans allumettes” est l’une de ses chansons préférées.

Flamand, Cutzach, le soigneur Canadeil sont les représentants de la période glorieuse. Jourda fait ses débuts, il sera Champion de France douze ans plus tard.

Au cours de cette période 44-45, le club a la douleur de perdre un de ses membres, Charles Bournet tué lors la libération de la HauteVallée dans les Gorges de Cascabel.

Le club a ensuite des fortunes diverses dans les séries régionales, mais parvient en 46-47 à jouer une finale du Championnat du Languedoc. Chabaud, Jalibert, Canal, Durand, Pons, Vaysse, Chaumond (O.), Cargol (M.), Gosse (capitaine), Villa, Losma, Fabre, Simon, Jourda, Sanchez, Julve en font partie. Malgré quelques succès, le club tangue et c’est le départ de bon nombre de joueurs vers Espéraza : Chaumont, Jalibert, Vaysse, Lacroix, Sanchez, Caussidéry…

En 1949-1950, un sang nouveau et exclusivement local est apporté par des éléments de l’Isard. Les Barcelo, Rouan, Caussidéry, Bergeron, Boyer, Radaelli, Saunière, Jourda, Cartier formeront bientôt l’essentiel d’une jeune équipe dynamique et enthousiaste.

 

Mr Gosse et l’Equipe de l’Isard en 1944

29 Janvier 1950. Coupe de France contre Laroques d’Olmes, match perdu 8-0.

Cabréra, Jourda, Saunière, Jalibert, Serres, Gosse, Sylvestre, Vaysse, Coloimiès, Courtejaire, Rouan, Saura, Boyer, Barcelo, Caujolle.

Dirigeants: Casenave, Durand, Jourdet, Igounet.

Fin des années 40 début 50

L’Isard.

La longue histoire de l’U.S.Q. serait incomplète si on ne parlait pas de l’Isard. Seul vestige de cette époque, une banderole accrochée à une poutre de la maison du Rugby, les paroles de la chanson « l’Isard est la jeunesse, le sport et la gaieté » se sont envolées.

 

Après la guerre de 1939-1945, le sport scolaire est en pleine rénovation. Le décret de Novembre 1945 l’organise. C’est dans ce cadre qu’est né l’Isard, association sportive du cours complémentaire de Quillan. C’est Louis Gosse, enseignant de cet établissement, qui en 1947, crée ce club omnisports. La première section fut une équipe de rugby. Gageure quand on sait que cet établissement ne comptait que quelques 100 élèves, garçons et filles.

 

Et cependant cette section de départ eût quelques notoriétés pratiquant le jeu à XIII et le rugby à XV dans une période où la lutte était rude entre les deux Fédérations. Les aides financières étaient maigres (Mairie, Jeunesse et Sports) la principale ressource était la vente de dixièmes de la Loterie Nationale. Le club avait obtenu une habilitation pour cette vente. Les entraînements avaient lieu le samedi après-midi dans le cadre du “plein air”. Dans le cadre scolaire, l’Isard rencontrait le Lycée de Carcassonne, les Bleuets de Narbonne, le Lycée de Perpignan. Les jeunes de l’Isard rencontraient aussi une équipe managée par M. Paul Barrière, Président de la Ligue de jeu à XIII. Participaient à ces rencontres Raynier, Villanove, Dupuy, David et quelques autres.

Monsieur Gosse et ses protégés de l’Isard

 

La qualité du jeu de la formation “Isard” fit que M. Paul Barrière les invita à faire le match d’ouverture d’une demi-finale à XIII (Catalans – Roanne) sur le terrain de la Pépinière à Carcassonne (actuellement stade Albert Domec).

 

Mais comment l’Isard entra dans l’histoire de l’U.S. Quillan ?

  1. Jean Bourrel, propriétaire du stade, décède le 16 Octobre 1949, Mme Bourrel, héritière fait labourer une partie du terrain de jeu jusqu’aux 22 mètres.

 

Un certain nombre de joueurs ont quitté le club. Presque plus de joueurs, plus de terrain. Les amateurs de rugby attachés à l’U.S.Q. font pression sur le Maire, M. Cazenove, pour l’achat du terrain.

 

Par délibération du Conseil Municipal du 25 Mai 1950, l’achat est décidé. Il sera inauguré le 5 Juin 1955 comme stade municipal. Le déficit de joueurs sera comblé par les jeunes formés à l’Isard. Les engagements sportifs sont tenus. Le club est sauvé et l’on voit apparaître sur le stade les Henri Boyer, Jean Rouan, René Saunière, Henri Laffont et bien d’autres.

 

Dans sa période d’activité, Louis Gosse, en enseignant qu’il était, n’oubliait pas qu’une formation technique poussée était indispensable. Dans le cadre d’un stage U.F.O.L.E.P. organisé au C.R.E.P.S. de Toulouse, il y fait participer deux éléments de l’Isard : Rouan et Saunière. A l’issue de ce stage, Fernand Cousteaux, chroniqueur sportif bien connu, futur rédacteur en chef de la Dépêche, suit ce stage. Il titre son papier :

 

“Deux jeunes Quillanais Rouan et Saunière, seuls éléments de qualités du stage rugby du C.R.E.P.S.”

“Actuellement se déroulent parallèlement, à l’Espinet, des stages de basket-ball (F.S.F.) de football et de gymnastique (F.S.G.T.) qui, comme le stage de rugby, s’adressent à de jeunes athlètes.

Incontestablement ce sont les rugbymen qui apparaissent comme les moins dégrossis, les plus gauches. Que fait-on dans les clubs, que fait la F.F.R. en matière de formation technique ? Rien ou presque rien. Cela nous donne comme résultat le spectacle d’un international scolaire déjà excellent joueur, promis, semble-t’il, au plus bel avenir, mais méconnaissant le mécanisme de la réception d’une passe. La contraction de ses bras le handicape terriblement. Pourtant, je crois que Rouan sera l’un des meilleurs arrières français dans quelques années, sinon le meilleur.”

 

Et F. Cousteaux termine son article :

 

“En venant suivre ce stage, les deux joueurs de l’U.S. Quillan, Rouan et Saunière (Zème ligne) ont montré une conception très sereine de leurs obligations sportives. Ils sont venus apprendre. Ils apprennent avec la meilleure volonté du monde”.

 

Rouan devait être international contre l’Écosse (1951) et faire carrière au Racing Club Narbonnais. Quant à René Saunière, après avoir servi l’U.S. Quillan (3ème ligne), il se lança dans l’arbitrage avec grand bonheur.

 

Dans ces anciens de l’Isard, il faut aussi citer Montanos avec une brillante carrière à Valence.

 

L’histoire de l’Isard en rugby ne se termine pas là. Faute d’éléments, le rugby est abandonné au cours complémentaire. Il survivra quelques années avec le match traditionnel “Professeurs – Elèves” – Arbitre M. Gosse.

 

C’était le Samedi. Un match international Ecosse-France (1951). Jean Rouan, ancien joueur de l’Isard occupait le poste d’arrière.

  1. Gosse avait réuni les élèves autour d’un poste radio. A un moment, le commentateur dit :

“L’Ecosse se dégage, Rouan est à la réception » et un blanc du commentateur et M. Gosse poursuit “Rouan contre-attaque » … “Rouan contre-attaque” poursuit le commentateur.

« Monsieur, vous le saviez ? ”. “Bien sûr, c’était combiné à l’avance ! »

Narration de Mr Gosse « Quillan, 100 ans de Rugby »

 

 

Juniors 1949 . DEBOUTS . Georges Bertrand , Felix Peleato , Lulu Sicre , Néné Pont , Dédé Fouet , Jacques Bouchere , Fernand Ferrando , Louis Baux, Philippe Cereza , Pioche Ferrer. ACCROUPIS : René Bergeron , Mourareau , X , André Peyre , Popol Journet , Didier Moktar , Robert Escafre.

Match à Jean Bourrel, Monsieur l’Arbitre coiffé de son béret